Contre le nouveau bonus écologique, un constructeur chinois a trouvé un argument sensible


Pendant que la Commission européenne va vérifier si l'industrie automobile chinoise ne profite pas de financements gouvernementaux lui permettant de casser les prix de ses véhicules électriques et de désavantager l'industrie européenne, le gouvernement français revoit les modalités d'attribution de son bonus écologique.

A partir de 2024, les véhicules électriques devront justifier du faible impact environnemental de leur production et de leur acheminement pour prétendre au bonus écologique de 5000 € à 8000 € (selon les conditions de ressources) pour l'acquisition d'un tel véhicule.

Le nouveau mode de calcul devrait faire sortir la plupart des véhicules électriques chinois (mais pas seulement) du dispositif et rétablir un équilibre sur les tarifs pour rendre les modèles européens plus attractifs.

Sans bonus, pas d'usine

La Chine ne restera sans doute pas les bras croisés face à ces nouvelles règles et le constructeur BYD (Build Your Dreams), pas encore très connu en France mais pourtant deuxième producteur mondial de véhicules électriques derrière Tesla, a déjà trouvé un argument choc pour contester le nouveau bonus écologique.

BYD Atto 3

Selon le journal La Tribune, il met en balance le refus du bonus écologique pour ses véhicules avec l'implantation d'une usine en France. Comme Tesla, le constructeur chinois veut disposer de sites de production en Europe et l'Hexagone fait (faisait ?) partie des candidats potentiels avec l'Allemagne, l'Espagne et d'autres pays.

Des discussions auraient même été entamées pour une implantation dans les Hauts de France, du côté de la Vallée de la batterie que cherche à mettre en place le gouvernement avec plusieurs sites de production de batteries électriques.

Sans bonus, des batteries BYD plus chères

La France pourrait donc devenir tout à coup moins attirante pour le puissant constructeur qui a un autre atout dans sa manche : BYD fournit plusieurs constructeurs automobiles en batteries électriques et pourrait très bien réduire les approvisionnements et/ou augmenter ses prix en représailles, rendant les tarifs des véhicules européens concernés encore moins attractifs.

"Je ne vois pas pourquoi certains constructeurs européens équipés de batteries BYD auraient le droit au bonus, et pas nous", indique-t-on ainsi chez le constructeur chinois.

S'aliéner un acteur comme BYD au nom du nouveau bonus écologique ne sera donc sans doute pas sans conséquences économiques et industrielles à un moment où les constructeurs cherchent les pays les plus accueillants pour leurs usines et que certains, comme l'Allemagne et l'Espagne, tirent particulièrement leur épingle du jeu.



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Catégorie article Technologies

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